QUAND RADIO-LONDRES REVELAIT ET RELATAIT LA TRAGEDIE DE SIGNES. (9 Mars 1944)

QUAND RADIO-LONDRES REVELAIT ET RELATAIT LA TRAGEDIE DE SIGNES.

C'est le 9 mars 1944.

« Ici, Londres, honneur et patrie. Voici le porte-parole du comité français de la Libération nationale. Dimanche 2 janvier, 8 heures du matin, une centaine d'Allemands, convergent vers une vieille maison située en plein bois au-dessus de la commune de Signes (Var), leur proie ? Une douzaine de patriotes que deux mouchards dont nous avons les noms ont vendu pour quelques milliers de marks d'occupation. Un vieux berger (il avait 72 ans) aperçoit l'assaillant. Il veut courir pour donner l'alerte. Sans pitié, il est abattu. Mais le sacrifice de ce vieillard n'a pas été vain. Neuf de nos camarades (les trois autres sont en mission) ont entendu les coups de feu, ils bondissent à leur poste de combat et pendant sept heures  (vous entendez bien sept heures) ces neuf hommes tiennent-tête à plus de cent ennemis. Le seul mitrailleur du groupe, Pierre Valcelli (rappelez vous ce nom, il est digne d'armer les bras de centaines de vengeurs) pousse l'héroïsme au-delà peut-être des limites de Verdun. Quand il eut tiré sa dernière balle, il se rua sur l'adversaire et se battit les mains nues avant de succomber sous le nombre.

« 15 heures, les Allemands ont perdu trente-cinq des leurs, mais ils sont maîtres du terrain, deux des patriotes peuvent s'enfuir, l'un d'eux blessé, se dissimule derrière un buisson, c'est de là qu'il assiste à l'assassinat de ses sept frères d armes.

« Ils étaient tous plus ou moins grièvement blessés, précise son récit. Cependant, ils furent rassemblés sur un terrain labouré et leurs meurtriers refusèrent de les achever avant qu'ils eussent creusé leur fosse. Puis ils furent alignés et fusillés à bout portant, à la mitraillette.

Pierre Valcelli et son ami Serge Venturucci qui avaient perdu trop de sang pour se tenir debout, s'appuyèrent l'un sur l'autre pour ne pas vaciller en entonnant la première mesure de « La Marseillaise » que le feu des meurtriers arrêta dans leur gorge ».

Vous croyez sans doute que la scène d'horreur s'arrête là !

« Non ! Le dimanche 2 janvier dans les bois de Signes (Var), tout ne fut pas fini avec la mort de sept martyrs. En effet, avec une frénésie hystérique, les Allemands se ruèrent sur les cadavres, les martelèrent à coup de pied et de crosse, les défigurèrent à coups de baïonnettes et de couteaux. Après quoi, ils dépouillèrent de tout, ces loques ensanglantées. Le seul survivant, fou d'horreur resta terré jusqu'au mercredi matin. C'est alors seulement qu'il eut le courage d'exhumer ses frères d'armes, de les identifier et de prévenir les familles. »

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